Le Gulf Stream - le redoutable ?

Lorsqu'on parle Bahamas à la voile, on ne pense qu'au fameux Gulf Stream... enfin, on ne pense pas qu'à ça mais bon, c'est une grosse étape du voyage et beaucoup apréhendent sa traversée.

Les livres et les guides en parlent de long en large, vous conseillent quand ou pas le traverser, etc. Vous de votre côté, vous vous imaginez une navigation longue et ardue et l'arrivée au Bahamas sera votre récompense ultime après votre pélerinage du Gulf Stream.

Je n'ajouterai pas grand chose aux guides et livres qui traitent du sujet sauf ceci: la traversée de Miami à North Bimini n'est que de 47 miles nautique, À 2-3 miles de Miami, le mur ouest du Gulf Stream fait sentir un courant vers le nord qui pourrait atteindre, selon les conditions, près de 4 noeuds. Ceux qui ont navigués sur le Fleuve dans le coin de Cap à l'Aigle, Tadoussac, etc,. se sentirons en "terrain connu". C'est justement l'impression que nous avons eu lors de notre traversée. À Cap à l'Aigle (www.refugecapalaigle.com), nous ne prenons pas le Fleuve sous un Nord-Est.... qui est l'axe du Fleuve, car la mer se forme et la navigation est ardue...il faut penser exactement de la même facon avec le Gulf Stream...Les vents du secteur SSE, S, SW, W, feront de votre traversée un sortie de plaisance comme sur le Fleuve.. mais la chaleur en plus :)

Notre traversée s'est déroulée via un SE de 10-15 noeuds, 8h à partir de notre ancrage à Miami jusqu'à North Bimini... au fait, choisissez votre moment de départ, on suggère toujours d'arriver de jour.. mais les fenetre météo n'adonnent pas nécessairement, surtout si vous désirez le faire à la voile. Au moteur, vous partirez pour arriver de jour, tant qu'à entendre ronronner le tout pendant la nuit lorsqu'une partie de l'équipage dort...... alors prévoyez des arrivées en ancrage, North Bimini ou South Bimini offrent des ancrages relativement protégés, donc pas de presse, arrivez quand vous arrivez, arrêtez-vous pour dormir un peu si c'est la nuit puis entrez au port.

Wifi

Pour faire suite à un article précédent, nous nous sommes munis de l'antenne en question (15dbi - unité wifi usb et fil low loss). Résultat: c'est une merveille, nous étions à 4 miles au large de Miami et nous pouvions faire de l'internet tout en faisant de la voile tranquille. Par contre, en ville, nombreux sont les signaux et à de nombreuses reprises nous n'avons pu nous connecté malgré les nombreux signaux captés - bien que le Wifi est de plus en plus disponible partout, il est également de plus en plus disponible de façon payante.

Depuis notre départ, nous avons généralement eu un accès Internet aux endroits les plus fréquentés. Disons 60% du temps c'est gratuit via votre ancrage, sinon vous allez "en ville" au café du coin pour accéder à Internet. L'accès haute vitesse est pratiquement inexistant. Vous arriverez à envoyer vos courriels, si vous êtes chanceux vous aurez droit à une vitesse correcte pour faire du skype avec la famille... mais oubliez les longs téléchargements.

De plus en plus d'endroits barrent leur accès internet. Il est possible de passer à travers quelques sécurités, mais faut savoir comment et quoi faire.

Si j'avais à refaire mon installation ? J'utiliserais un module USB Wifi à 1000mWz au lieu de 500mW du même fournisseur - le kit 1000mW n'est toujours pas disponible, mais ils travaillent sur le tout depuis un peu plus d'un an. 

Aussi, avant de faire votre achat, assurez-vous que les pilotes (drivers) sont disponibles pour la saveur de Windows que vous possédez.

Satisfait de mon antenne: à 100% surtout quand il y a du signal gratuit.... sinon, j'utilise Airmail (radio SSB)

La Météo

La météo au Québec et aux USA se capte très bien, que ce soit à la VHF ou au FM. Aux Bahamas par contre c'est une autre histoire, la météo sur la VHF n'existe pas (ou à peu près pas) et très peu au FM. Il faut donc être équipé du kit de radio amateur et capter les différents réseaux. L'équipement est dispendieux et vous devez obtenir une carte de compétence pour utiliser ces équipements. Est-ce que c'est essentiels pour les Bahamas ? NON, vous partez généralement pour une année sabbatique, et les frais engendrés par l'installation et ensuite l'énergie utilisée pour son utilisation... ne vaut probablement pas sont utilisation, à moins que vous soyez un adepte du jasage journalier au "téléphone". Plusieurs vous diront que c'est essentiels... mais c'est une autre discussion. 

Comment faire alors pour obtenir l'information ? Aux Exumas par exemple, à 7h30 le matin, une petite annonce se fait sur le VHF-16 qui dit de passer au VHF-06 pour obtenir les prévisions météos. Autrement, comment faire ? Est-ce qu'il y a des solutions ? Bien sûr que oui ! La radio à onde courte, pas l'émetteur/récepteur, le récepteur seulement ! Nous avons à bord un petit récepteur KAITO KA1102 qui permet de syntoniser les fréquences ondes-courtes SSB. Le tout connecté à la prise micro de votre ordinateur et un petit logiciel, vous recevez vos cartes météos. Aux Bahamas, le tout se déroule le matin à 7h30 - soit 12h30 UTC - sur la fréquence 8.503Mhz (New Orleans, Louisiana) nous recevons les cartes météo de NOAA - wind/waves prévisions 24, 48 et 72h. Ensuite viennent les prévisions de surface 24, 48 et 72h et photo satellite. Chacune des cartes demandent 10 minutes de téléchargement, le résultat est très satisfaisant (voir image). Vous pouvez recevoir les infos météo de partout dans le monde de cette façon. Référez-vous au document de la NOAA intitulé: Worldwide Marine Radiofacsimile Broadcast Schedule - cherchez dans google le tout entre " " suivi de RFAX.PDF et vous l'aurez en première ligne !

Le secret de bien recevoir le tout: c'est l'antenne, l'antenne télescopique ne suffit pas, nous utilisons une antenne externe (le récepteur est munis d'une prise pour antenne externe) qui n'est ni plus ni moins qu'un long fil d'environ 15 pieds et il faut éliminer toutes sources d'interférence. Le power supply de l'ordinateur et l'inverteur sur Shaka sont à off lorsqu'on télécharge la météo. 

Les récepteur sont nombreux et les prix diffèrent selon les fonctions. Assurez-vous de pouvoir syntoniser les fréquences que vous aurez besoins et le reste, les fonctions, certains appareils permettent l'enregistrement sur une carte SD pour traitement ultérieur.... ce n'est pas notre cas, mais je l'aurais bien utilisé de temps à autre !

Et pour logiciel: j'utilise JVCOMM32, simple d'utilisation.

Il est également possible de télécharger les prévisions texte, mais pour ma part, les cartes météo suffisent. On peut également obtenir les prévisions voix de la même façon.

La gestion de l'eau

En route vers les Bahamas, vous avez accès à l'eau sans problème, c'est rendu sur les îles que la denrée se fait un peu plus rare. À moins d'avoir un désalinisateur à bord, vous devrez faire la gestion de votre eau. À bord, nous possédons 2 réservoirs souples de 150 litres (300 litres d'eau) et deux "6.5 gallons bleus" sur le pont. Toute l'eau que nous avons à bord est potable - bien qu'elle ait différents goûts selon où vous la prenez et selon où vous vous trouvez. Nous ajoutons aux "6.5 gallons bleus" un bouchon d'eau de javel par 6.5 gallons lors du remplissage et 1 fois par semaine par la suite, à moins que nous avons déjà entammé l'un d'eux. Pour ce qui est des réservoirs souples nous ajoutons 1/3 de tasse d'eau de javel. L'eau de javel ajoutée, ne donne pas de goût ni d'odeur de javel à notre eau. Depuis notre départ, nous n'avons jamais eu de problème de "vas-vite" ou autre. Plusieurs utilisent l'eau en bouteille, mais reste à trainer le tout..... 2 semaines sans "toucher un magasin" ça vous dit quoi en terme de quantité d'eau ? Et les bouteilles vides ? Pensez-y....

À certains endroits aux Bahamas, l'eau doit être achetée pour quelques sous le gallon (ex: Staniel Cay: 0.40$ le gallon d'eau traitée par osmose inversée (déssalinisée)). Il en coûte des sous pour traiter cette eau et payer un maigre 0.40$ le gallon n'est qu'un incitatif à ne pas gaspiller. Le responsable à Staniel Cay nous disait que plusieurs se servent gratuitement de son eau et ne payent pas - ce genre d'action fait par les plaisanciers finira par faire augmenter les prix inutilement. Vous savez, on paye toujours pour ceux qui ambitionnent....

Et un désallinisateur ? Si vous prévoyez une année sabbatique aux Bahamas, ça ne vaut pas l'investissement, de un, ça ne fonctionne que dans l'eau salée ici (oubliez les USA - juste à regarder l'eau, le vas-vite vous pogne) et de retour à la maison (Lac Champlain / Fleuve) il sera inutile. De plus, vous devez l'utiliser à tous les 4-7 jours pour éviter de devoir le traiter par désinfectants, etc.. et on ne parle même pas du prix. Par contre, si vous prévoyez partir longtemps et loin, un désallinisateur s'avèrera un atout indispensable - nous n'en avons pas, mais nous avons débutés les plans pour se munir d'un système.

La gestion des déchets

La gestion des déchets

Partir vers le sud comprends bien des préparatifs, on prépare le bateau et ses équipements, on prend bien soin d'avoir tout en main pour être en sécurité. Une partie  qu'on ne pense trop souvent qu'une fois où on y fait face, c'est la gestion des déchets. La mer et les plages, bien qu'elle sont réputées "paradisiaques" comportent beaucoup de déchets - bouteilles d'eau, bouteille de verre, plastique de toute sorte, cannes. Vous n'avez qu'à plonger près de la plage de Norman`s Cay pour voir la quantité épouvantable de déchets. Hier en nageant près d'un petit récif à Staniel Cay, j'y ai vu une énorme raie, nager juste au dessus de blocs un peu trop carrés pour être naturels.... en effet, c'était pas une, pas 2 mais bien 6 batteries de bateau. 

Lorsque vous arrieverz dans les Bahamas, les villes, et les facilités de vous débarasser de vos déchets deviennent de plus en plus rares, et lorsque vous en trouverez on vous demandera de payer pour vous en débarasser. Le sac de poubelle comme on le connait, doit faire place à autre chose. Tout dabord, triez vos déchets: tout ce qui est organique: on jette à la mer (pelures, restants d'assiette) - ne jamais mettre le tout dans vos sacs à déchets car en très peu de temps, vous vous retrouverez avec des odeurs plus que désagréable. Nous avons opté pour un petit pot sur le comptoir où tous ces déchets sont gardés puis à la fin de la journée ou au besoin, on largue par dessus bord. Tout ce qui peut brûler (papier d'emballage, boites, etc). son défaits et pliés puis gardés dans les coffres jusqu'à ce qu'un bon feu de plage pourra s'en servir. Pour les cannes et bouteilles, dans les livres, on nous dit de briser les bouteilles et jeter le tout au large et pour les cannes: ouvrir les deux côtés et jeter au large.. mais nous n'y arrivons pas. Nous lavons le tout et les gardons pour nous en débarasser ultérieurement.

Ajoutez donc, à votre liste comment vous prévoyez faire la gestion de vos déchets et quelle sera pour vous la façon la moins polluante pour l'environnement. Les déchets laissés sur les îles (même si vous payez) finissent sur les îles et polluent grandement ces dernières. On ne parle pas ici de site d'enfouissement, ou d'incinérateur, on parle ici de dépotoir à ciel ouvert.

Si on vous dit que l'eau salée se chargera de "bouffer" ce que vous y jettez...les sites de mouillages regeorgent de bouteilles vide au fond de l'eau.... et que dire des berges !! Iles paradisiaque ? Pas si on y jette un coup d'oeil de près et encore moins si on continue comme ça.